Réussir sans s’épuiser : la clé du leadership durable
“ Ce n’est pas la force, mais la persévérance, qui fait les grandes œuvres. ”
Samuel Johnson, écrivain anglais du XVIIIe siècle
Le plus grand ennemi de votre startup : un foundeur épuisé
Que vous soyez à la tête d’une PME ou d’une start-up, en tant que fondateur ou CEO, la personne clé… c’est vous.
Ce n’est ni la crise, ni la concurrence, ni même un mauvais produit qui menace en premier votre startup. C’est vous. Ou plus précisément : votre épuisement. Celui qui s’installe en silence, qui brouille vos décisions, fragilise vos relations, et finit par éteindre l’énergie.
Dans un monde où l’on glorifie les semaines de 80 heures et la grind culture (ce culte de l’effort permanent, où chaque minute non travaillée est vue comme une faiblesse), on oublie que le plus grand risque, c’est de continuer à foncer quand votre réservoir est déjà à sec.
L’hyperprésence n’est pas du leadership
Vouloir tout faire, tout décider, tout valider : c’est souvent ce que vous pensez devoir faire. Cependant, un founder sur-sollicité est rarement un bon décideur. Et nous, les Français, excellons trop souvent dans l’art du micro management.
La vraie pression, ce n’est pas celle des deadlines. C’est celle de devoir trancher dans l’incertitude, sans repères. Fatigué, vous prenez de mauvaises décisions. Vous acceptez l’inacceptable. Vous passez à côté des signaux faibles, et c’est là que le risque devient réel !
Vous n’êtes pas une machine : débranchez
L’hyperconnexion permanente, le mode “always on” donne l’illusion de garder le contrôle. Mais ce besoin d’être joignable à toute heure est un piège. Il alimente la réactivité, jamais la lucidité.
Il faut réapprendre à créer des zones blanches dans son agenda, des “green corridors”, se réserver des plages de temps non-négociables. Prendre de vraies vacances. Nourrir sa vision d’ensemble et sa créativité. S’autoriser des moments d’injoignabilité, même une heure par jour.
Car décider juste, c’est d’abord se donner l’espace mental pour réfléchir.
Le corps parle avant vous
Insomnie, migraines, irritabilité ? Votre corps sait avant vous que vous dépassez vos limites. Ignorer ces signaux, c’est choisir l’épuisement programmé. Un bon sommeil de qualité est la base de votre lucidité et de vos décisions.
Parfois, il faut aller chercher ailleurs. J’encourage régulièrement mes clients à expérimenter des actes psychomagiques inspirés des travaux d’Alejandro Jodorowsky. L’idée ? Utiliser des rituels symboliques adaptés à notre inconscient pour nettoyer des énergies négatives et enclencher un changement profond.
Et surtout, l’acte doit toujours se conclure de manière positive : la transformation. Ces actes créent un engagement personnel réel, profond, parfois libérateur.
Je vous propose un acte magique psychomagique à réaliser si vous vous sentez frustré ou en colère. Asseyez vous tranquillement avec un verre, prenez 2 ou 3 feuilles blanches que vous noircissez de vos pensées, jugements sur vous et sur les autres que la bienséance vous empêche de verbaliser, sans filtre, sans censure. Lâchez tout ! Mais surtout, vous ne vous relisez pas. Répétez-les autant de fois que nécessaire. L’objectif est de vous vider la tête. Puis déchirez et brûlez les feuilles dans un cendrier, arrosez doucement les cendres, et enfin versez-les au pied d’une plante que vous aimez afin de nourrir symboliquement quelque chose de positif.
Travailler ses relations comme on travaille son produit
Un bon produit ne suffit pas si la relation avec votre board, vos associés ou votre co-founder implose. Et c’est l’un des angles morts les plus fréquents en early-stage.
Travailler en binôme, c’est puissant. Mais aussi risqué. Tensions, frustrations, désalignements : s’ils ne sont pas exprimés ni cadrés, ils dérapent. Organisez des points réguliers, créez des espaces de feedback honnêtes, de régulation, posez un cadre clair de qui décide quoi. Et surtout, faites-le évoluer régulièrement.
Votre relation est une fondation stratégique. Si elle se fissure, c’est toute la structure qui vacille.
Les VC ne sont pas vos boss
La relation aux investisseurs est souvent mal vécue. Certains fondateurs suradaptent leur stratégie pour plaire, d’autres se braquent et se ferment.
Ni l’un ni l’autre ne vous rend service. Un bon founder sait écouter sans se soumettre. Défendre sa vision sans arrogance. Dire non quand c’est nécessaire et savoir pourquoi.
Et surtout, il sait que son rôle est de traduire la complexité du terrain, là où certains VC n’ont qu’une vision théorique. Restez aligné avec votre cap. Vous êtes le pilote, pas le passager !
Coaching, soutien, équilibre : structurez votre écosystème personnel
Un founder bien entouré est un CEO qui tient sur la durée. J’encourage mes clients à ne pas tout centraliser sur un seul coach ou un seul soutien.
Certains profils internationaux, par exemple, bénéficient d’un double coaching : un en France, un aux États-Unis. Pourquoi ? Pour mieux gérer les décalages culturels, les rythmes de décision, les attentes implicites. Ça crée une forme de régularité, de respiration, dans un quotidien où tout change tout le temps.
Moi-même, je suis accompagné par plusieurs coachs : coachs sportifs, superviseurs et coachs stratégiques. Quelque soit la taille de votre entreprise, la solitude du CEO est une réalité.
Assumez votre ambition, sans sacrifier votre lucidité
Créer une PME ou une startup, c’est forcément un peu mégalo, et cela demande une bonne dose d’égo et de confiance en soi. Et c’est très bien. Il faut un certain grain de folie pour embarquer une équipe, des investisseurs, un marché. Mais cette folie doit être structurée.
Ce qui transforme une ambition en entreprise durable, c’est votre capacité à canaliser votre énergie, à protéger votre clarté, et à choisir vos combats sur le long terme.
En résumé
Profitez des vacances pour débrancher vraiment. Donner des limites claires pour fixer qui peut vous déranger, à quelle fréquence, dans quel créneau horaire et dans quelles situations.
Votre startup, votre société, votre business, c’est vous. Votre énergie, vos décisions, vos relations. Le produit, le marché, le financement : tout en découle.
Prendre soin de vous, ce n’est pas du confort, c’est de la stratégie. Et c’est souvent la seule différence entre ceux qui scalent ou durent… et ceux qui explosent.
#vacances #clarté #endurance