Je ne suis pas d’accord, et je m’aligne

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Le conflit est inévitable, la confrontation est une option. ” 

Max Lucado, conférencier américain

Le vrai pouvoir d’un dirigeant ne se voit pas dans ses décisions… mais dans les tensions qu’il ose affronter.

La force d’un dirigeant ne réside pas uniquement dans sa vision ou son charisme. Elle vient surtout des personnes qui l’entourent : son Comex, ses équipes, sa famille, ses amis. Ce sont elles qui donnent du sens aux décisions, challengent les idées, soutiennent quand tout devient complexe.

Une équipe, c’est un organisme vivant : fait de tensions, de différences, de frottements. Et c’est précisément là que réside sa puissance. Savoir gérer ces conflits, aligner les priorités et instaurer une communication respectueuse : voilà ce qui transforme un groupe en collectif soudé. Car au bout du chemin, c’est bien l’alignement entre le dirigeant et son Comex, puis entre le Comex et les équipes, qui fait la différence.

Aligner la vision et les priorités

Un collectif n’est performant que si chaque membre comprend la direction à suivre et comment sa contribution s’inscrit dans l’ensemble. En tant que coach, j’ai parfois vu des désaccords apparaître, et parfois exploser, non pas à cause des idées, mais parce que la vision n’était pas partagée..

Cela implique de définir une vision commune et de la traduire en priorités opérationnelles. 

Dans la pratique :

  • Clarifiez la stratégie avec votre comité de direction. Chaque projet doit s’inscrire dans une  vision globale partagée.

  • Instaurez des points réguliers pour synchroniser les informations et ajuster les priorités sans générer de tension inutile.

  • Encouragez une communication transparente et directe : quand chacun sait ce que font les autres et pourquoi, le collectif gagne en autonomie et en efficacité.

Etre aligné soi-même et aligner une équipe demande discipline et régularité. Une équipe qui partage une même vision peut alors affronter les désaccords et les tensions avec sérénité, car chacun sait que les conflits servent un objectif commun.

Instaurer une communication de confrontation positive

Un Comex, ce n’est pas toujours une partie de plaisir. Vous avez l’impression que les désaccords sont toujours à l’ordre du jour ? C’est normal. La tension n’est pas un signe d’échec, mais un indicateur que chacun défend ses responsabilités et ses convictions.

Alors quel est le rôle du leader ? Transformer cette énergie en énergie constructive plutôt qu’en conflit paralysant. Encouragez l’expression des opinions, nommez les points de friction, et canalisez les débats vers des décisions claires. 

Avec des règles du jeu explicites et une communication non violente et transparente, même les tensions les plus vives peuvent devenir un moteur de performance collective.

Concrètement :

  • Exprimez les besoins et les attentes sans juger ni blâmer : “Je constate que…” plutôt que “Tu as fait…”.

  • Écoutez activement les membres de votre COMEX : comprendre avant de répondre réduit les malentendus et favorise la collaboration. Je vous rappelle que les personnes ont besoin de se sentir écoutées, pas seulement d’être écoutées.

  • Encouragez le feedback constructif à tous les niveaux, y compris vers le manager: chaque membre doit pouvoir signaler un problème ou proposer une amélioration en toute liberté. Et c’est aussi valable pour vos équipes !

  • La Communication Non Violente de Marshall Rosenberg définit un cadre très intéressant : OSBD. O pour observation, S pour sentiment ou feeling en anglais, B pour Besoin (quel est mon besoin fondamental à satisfaire) et enfin  Demande, quelle demande dois-je faire.

Une communication non violente ou raisonnablement confrontationnelle ne diminue pas le débat ; elle transforme les désaccords en leviers de performance et prépare le terrain pour le healthy conflict, où le frottement devient moteur d’innovation et de cohésion.

Transformer les tensions en force : le healthy conflict

Le healthy conflict n’est pas un conflit chaotique ou destructeur, c’est un espace où les désaccords sont canalisés pour faire avancer l’équipe. C’est la capacité d’un collectif à confronter des idées divergentes sans que les tensions ne paralysent la décision.

Concrètement, cela se traduit par :

  • Encourager les débats sur des sujets stratégiques plutôt que d’imposer des décisions descendantes.

  • Faire émerger les idées contraires dans un cadre sécurisé, où chaque voix compte.

  • Transformer les frictions en apprentissage collectif et en amélioration des processus internes.

Imaginons un dirigeant qui arrive en Comex avec l’objectif de clarifier la culture d’entreprise pour donner plus de sens aux équipes. Dès les premières réunions, il se heurte à une réalité fréquente : ses managers ont des visions radicalement différentes..

Plutôt que de trancher immédiatement, ce dirigeant décide de transformer cette tension en levier de cohésion. Il demande à chaque manager de présenter sa vision, de l’enrichir de celle de ses équipes via un World Café par exemple..

Intégrer le regard de  l’autre, c’est ce pas de côté qui permet de voir ses arguments sous un autre angle. Cette divergence nécessaire est clé pour définir un message central clair, partagé par tous. La culture de l’entreprise se clarifie, la cohésion du Comex se renforce, et chaque membre repart motivé pour porter cette vision auprès de ses collaborateurs.

En tant que coach, je vois chaque jour combien la gestion des tensions et l’alignement des équipes font la différence dans la performance réelle d’une entreprise. 

Un leader n’est pas seulement celui qui prend des décisions stratégiques. C’est celui qui sait mobiliser, créer de la confiance, et transformer les désaccords en apprentissage collectif. Alors la cohésion, l’efficience et la performance de l’entreprise s’en trouvent renforcées. 

#coaching #healthyconflict #leadership

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